La 41èmeédition du Tour Voile vient de s’achever à Nice sur une très belle victoire de l’équipage Lorina Limonade Golfe du Morbihan. L’organisateur, ASO souhaite maintenir le Diam 24 od en tant que bateau officiel, au moins pour les trois prochaines années. Les explications de Jean-Baptiste Durier, directeur de l’événement.
Pourquoi avez-vous décidé de prolonger le Diam 24 od en tant que support officiel du Tour ?
» On a toujours dit que, en tant qu’organisateur, notre intérêt, c’est de garder le plus longtemps possible le support officiel. Car de manière assez évidente, plus on le garde, moins il coûte cher aux participants car il se développe un deuxième marché avec des bateaux de location ou des secondes mains. Evidemment, c’est de nature à faire baisser les budgets de participation et donc à augmenter le plateau. C’est une décision qu’on prend dans la sérénité parce que l’on sort de cette édition 2018 avec de bons retours de tous les teams sur le bateau, sur le respect des règles de classe. On a vraiment un bateau qui correspond au Tour parce qu’il est à la fois accessible budgétairement et techniquement. Pour nous, c’est un très bon compromis. Et évidemment, il est très visuel, il est très vivant, il est très sympa à voir naviguer. »
Cette visibilité à moyen terme est importante pour les teams ?
» J’insiste sur un point, c’est sur l’édition 2021 au minimum mais j’espère qu’à l’issue de l’édition 2019, on pourra ajouter 2022 au minimum et ainsi de suite. L’idée de donner ces trois ans de visibilité, c’est justement pour pouvoir donner à des nouveaux projets intéressés par le Tour Voile trois ans pour avoir une durée d’amortissement tout à fait raisonnable. »
Avez-vous comparé avec d’autres bateaux ?
» On n’a pas comparé avec d’autres bateaux car on veut vraiment continuer avec le Diam le plus longtemps possible. Pour nous, le plus important, c’est le retour des coureurs, que les coureurs soient contents avec le bateau et c’est le cas. On veut qu’il y ait zéro problématique sur l’équité des bateaux et c’est le cas aussi. Cette année, c’est la quatrième édition, on est monté de deux crans sur le côté contrôle de jauge, pénalité etc… Pour qu’il n’y ait pas de dérapages. On sait tous que la monotypie – quelle qu’elle soit – elle tient avec le respect desrègles donc c’est super important.
On sera toujours vigilants là-dessus. Si tu organises de la monotypie en voile comme dans n’importe quel autre sport mécanique, le fil rouge doit être l’équité sportive. La crédibilité sportive, c’est tout simplement d’avoir une flotte de bateaux qui soient résolument identiques. C’est clairement aujourd’hui le cas en Diam 24, c’est même un des points forts du bateau. On sera toujours extrêmement vigilants là-dessus avec beaucoup de contrôles et avec des sanctions absolument exemplaires le cas échéant pour que tout le monde comprenne bien que c’est dans l’intérêt de tous.
Vous êtes satisfaits de la durée de vie du Diam 24 od ?
» C’est le même bateau aujourd’hui qu’il y a trois ans quand le Tour a commencé. On a beaucoup entendu au début que le Diam 24 serait un « consommable ». Certains pensaient que – comme c’est un bateau pas cher – des gros teams qui voudraient gagner le Tour année après année en rachèteraient un neuf chaque année. La réalité est toute autre. Le bateau, il tient bien, il est solide. Les teams n’ont pas spécialement besoin d’en racheter des neufs chaque année. Aujourd’hui, on a beaucoup de bateaux du Tour qui étaient déjà sur le Tour en 2015, souvent sous d’autres couleurs et ce sont des bateaux qui restent performants. C’est le signe d’une bonne monotypie et, que ça soit pour des coureurs d’équipe pro ou des équipes amateurs, ce qui est super bien, c’est que l’on est sur un bateau solide. Dieu sait que les équipes tirent dessus et il n’y a pas eu un mât cassé ! Pas un ! C’est un exemple parmi d’autres mais ça veut dire que le bateau est solide. C’est aussi un argument à mettre en avant pour monsieur Toutlemonde et notamment pour les propriétaires. Quand c’est ton investissement de propriétaire, savoir que le bateau est solide et qu’il tient la route, c’est important. Il ne peut pas être mis beaucoup plus à rude épreuve que par les équipes du Tour. »
Comment voyez-vous le développement de nouvelles épreuves, en France ou à l’étranger ?
» Le développement de l’écosystème Diam, pour nous, c’est parfait. On est évidemment l’événement phare de l’année mais un événement phare sans événements satellites, il ne serait rien du tout. Il y avait une saison issue des précédents supports du Tour de France et ce qui est bien, c’est de voir que cet écosystème se développe aujourd’hui au-delà de nos frontières. Il se développe à Oman avec le Tour d’Arabiequi est passé en Diam 24 et c’est génial. C’est la meilleure des préparations pour les teams qui veulent commencer leur saison tôt. Il y a toujours un bon niveau à Oman et de bonnes conditions. Et il y a également le Grand Prix de Tahitiqui est en train de voir le jour pour l’automne 2018. C’est très bien parce que ça va permettre d’étirer l’existence médiatique de l’année du Diam. C’est bien évidemment au bénéfice du Tour mais c’est au bénéfice de toutes les parties prenantes que sont les équipes, le chantier, … Et il y a sans doute d’autres projets à l’international à venir donc ce sont de bonnes nouvelles. »