Aujourd’hui, le monde de la voile commence à bien connaître le Diam 24od. Ce que l’on sait moins, c’est d’où il vient et comment un chantier de 13 personnes est en passe de réussir à mettre au point et produire 30 trimarans monotypes, strictement conformes, en un an et demi seulement : une prouesse technique et humaine.
Depuis janvier 2015, l’équipe du chantier ADH Inotec met les bouchées doubles, voire triples, pour produire les Diam 24od commandés en vue du Tour de France à la Voile.
En septembre 2014, cinq personnes produisaient un bateau par mois. Un mois plus tard, la production doublait. Depuis janvier 2015, l’équipe d’ADH Inotec compte huit personnes de plus et réussit à sortir un bateau tous les dix jours…
Tout est pourtant produit en interne.
Chacun est spécialisé, tous sont polyvalents
Afin d’optimiser les ressources humaines et matérielles de son chantier, Vianney Ancellin, concepteur du Diam 24od et directeur d’ADH Inotec, a organisé la production de son trimaran monotype en six pôles : coque centrale, flotteurs, bras de liaison, mât, montage de l’accastillage, finitions. Par pôle, un responsable est épaulé d’un ou deux techniciens.
C’est donc une véritable chaîne de montage qui a été mise en place, mais elle reste artisanale, au sens propre du terme, et maîtrisée.
Au sein de cette chaine, chacun est spécialisé, tous sont polyvalents.
Vianney Ancellin : « Entre septembre 2014 et janvier 2015, nous avons formé huit techniciens et organisé le chantier en pôles. Nous sommes limités par la place pour augmenter encore la cadence, mais aller plus loin augmenterait la prise de risques. Nous allons pouvoir remplir notre objectif et livrer les 30 bateaux fin mai pour le Tour de France à la Voile, c’est ce qui prime aujourd’hui. Les 30 Diam 24od produits sont conformes et tous identiques. »
Simple, accessible et low cost
Face à une telle demande, pourquoi ne pas avoir délégué au moins une partie de la production ? Pour respecter le cadre budgétaire du cahier des charges du Diam 24od et en maîtriser parfaitement la monotypie.
Vianney Ancellin : « Le risque, avec la sous-traitance, c’est de perdre la maîtrise du prix de revient. »
Ainsi, après concertation avec Bertrand Desjoyeaux, conseiller technique et associé d’ADH Inotec, l’équipe avait décidé dès 2014 de tout construire en interne, sur la base d’un bateau simple, accessible à tous et « low cost » (dans le sens de dépourvu de superflu, équipé uniquement de l’essentiel), de façon à respecter le seuil de rentabilité du chantier.
Vianney Ancellin : « Ces trois critères de base ‘‘simple, accessible et low cost’’ constituent le fil conducteur du projet. …Mais des évolutions sont possibles comme, par exemple, l’installation d’un moteur électrique inboard, ou de foils, d’ici quelques années. »
Pour le moment, ADH Inotec poursuit sa course contre la montre et s’apprête à relever le gros défi qu’il s’était lancé l’an dernier aux côtés d’ASO.
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Quelques chiffres de production des Diam 24od
Septembre 2014 : 1 bateau /mois (5 personnes au chantier)
Novembre 2014 : 2 bateaux/mois (formation de techniciens)
Depuis janvier 2015 : 1 bateau tous les 10 jours (13 personnes au chantier, 12 dans l’atelier)
6 pôles « à la chaîne » : coque centrale, flotteurs, bras de liaison, mât, accastillage, finitions.
La flotte 2015 des Diam 24od, en progression
17 Diam 24od au Spi Ouest France (2 – 6 avril)
24 Diam 24od au Grand Prix Atlantique (17 – 19 avril)
25 Diam 24od au Grand Prix Guyader (8 – 10 mai)
30 Diam 24od sur le Tour de France à la Voile (3 – 26 juillet)