Christian DULOT : “Je n’avais jamais gagné”.

La 30^èmeédition de la Catagolfe s’est achevée la semaine dernière sur une victoire, en Diam 24 od, de Christian DULOT (Royal Nautisme). Cet amateur éclairé ne s’attendait pas à un tel résultat qu’il attribue aussi à l’expertise de Fred Moreau, déjà vainqueur l’année dernière. Christian est aussi le président d’une classe Diam 24 od qui structure son calendrier 2019 et annonce la création des Tour Voile Series.

Vous vous attendiez à un tel résultat ?

Notre objectif était de bien figurer. Je me disais que rentrer dans les 5, 6, c’était déjà top. J’avais Fred Moreau à bord qui connaît bien le Golfe et navigue très bien. Il a fait plusieurs préparations olympiques et a gagné le Tour Voile avec Spindrift. On a fait de bons coups. C’était une grosse pression de naviguer avec quelqu’un comme Fred. Psychologiquement, pour Timothée et moi-même, ça n’est pas facile de rester concentré toute la course. Je voyais les choses mais toujours après lui. Je n’avais jamais gagné et la Catagolfe représente beaucoup de choses, en particulier sur une année anniversaire.

Pourquoi aimez-vous les courses comme la Catagolfe ?

La difficulté pour les amateurs comme moi, ce sont les stadiums qui sont des courses très engagées. Physiquement parlant, c’est compliqué pour des gens qui ne sont pas habitués à bouffer de la manœuvre. Le format de raid comme on a eu sur la Catagolfe est beaucoup plus convivial, il y a moins de pression.

Vous privilégiez les raids ?

Ma saison se compose essentiellement d’épreuves de raids comme le Raid Émeraude, le Raid de Quiberon mais je suis content de participer au Spi Ouest France et de naviguer avec des pros. C’est aussi pour ça que je fais du Diam 24 od. Le niveau est relevé et même si je sais que je vais me prendre une bâche, c’est toujours sympa de naviguer avec ces gens-là. La plupart des pros ne sont pas avares de conseils et d’astuces, c’est toujours intéressant.

Comment jugez-vous l’évolution de la classe ?

La classe est en train de poursuivre son développement. Les pros qui disputent le Tour Voile ont eu beaucoup d’influence au début mais aujourd’hui, elle s’organise pour les propriétaires comme moi. Le bateau a été conçu comme un bateau pour tous, accessible au plus grand nombre. Il est devenu le bateau du Tour Voile et le discours était « venez naviguer avec les grands noms de la voile ». A ce moment-là, le niveau s’est tellement creusé que pour les particuliers amateurs, il était impossible de rivaliser contre des gens qui naviguent 160 jours par an. Aujourd’hui, j’ai l’impression que ce fossé se comble. Lors du premier Spi Ouest France auquel j’ai participé, je terminais hors temps. Aujourd’hui, on arrive à titiller les pros et à jouer avec eux. Bien sûr, nous ne sommes pas aussi performants mais on est pas si loin.

Vous allez modifier le calendrier ?

En tant que président de la classe et avec le chantier, nous mettons en place pour 2019 un calendrier mieux adapté aux différents publics. Les pros participeront à des épreuves construites sur le schéma du Tour Voile, avec des stadiums, des raids et ces épreuves seront labellisées « Tour Voile Series ». Cela permet d’offrir aux pros un circuit dédié sur lequel ils peuvent s’entraîner mais aussi communiquer auprès de leurs partenaires.

Et pour les amateurs ?

Les amateurs, qu’on appelle les « voiles blanches » n’ont pas les mêmes attentes. Il y en a de plus en plus chaque année qui viennent du monocoque et ils aiment la convivialité et profiter des sensations du multicoque sur de longs bords de raids. En Baie de Quiberon par exemple, il y a aura 6 épreuves réparties d’avril à octobre, ainsi que des week-end dédiés aux entraînements. Là encore, ces épreuves seront labellisés Diam Racing, ou Diam Regatta.

Sur ces épreuves, le chantier propose l’offre « Easy Regatta » qui permet de s’affranchir de toutes les contraintes logistiques. L’équipage qui choisit cette formule n’a qu’à grimper à bord de son bateau et régater, le chantier s’occupe du reste ! Cela permet aussi d’avoir des effectifs stables sur les courses car une bonne monotypie, c’est du nombre et du niveau !

Vous rêvez de quelles épreuves ?

Ce que j’aimerais faire, c’est Tahiti ou Oman mais pour des propriétaires comme moi, ça n’est pas simple de réunir de tels budgets. Ces épreuves font partie de mes rêves mais il y a de très beaux raids en France.