A 63 ans, le CEO de Bic Sport a été séduit par l’offre Easy Regatta qui lui permet de participer au prochain Spi Ouest France dans les meilleures conditions. L’industriel analyse les raisons du succès de ce sportboat multicoque.
Industriel accompli, marin éclectique, Thierry Verneuil est un amoureux de la mer. A la tête du chantier Bic, il a accompagné les plus grandes mutations du nautisme avec le développement du surf, du paddle ou de l’Open Bic. Ce patron emblématique est aussi un régatier averti qui a navigué sur des supports aussi variés que la planche à voile ou le majestueux France dont il a été le skipper pendant cinq ans. Aujourd’hui, il fait le choix de la vitesse et de la légèreté avec le Diam 24 od.
- Comment avez-vous découvert le Diam 24 od ?
Je suis le président de Team France et de Team France Jeune. J’ai donc épaulé la filière de détection depuis quatre ans, ce qui a permis l’émergence des Robin Follin, des Solune Robert, de tous ces jeunes qui sont aussi très engagés sur le Tour de France à la Voile aujourd’hui. Ça m’a donné envie de faire du Diam 24 en les voyant sur ce support.
- Débuter le Diam 24od, c’est un challenge ?
Pour quelqu’un qui n’a pas fait de préparation physique particulière, oui, je considère que c’est un challenge. Après, c’est un bateau qui me paraît très sain. Qui demande un peu à revoir ses tactiques de navigation. C’est un multicoque et pas un monocoque, j’ai donc des choses à réapprendre. C’est un bateau intéressant car c’est une étape avant de voler en multicoque.
- Qu’est-ce qui vous a séduit ?
Ce qui séduit dans le bateau, c’est exactement l’inverse de ce qui me séduisait en barrant un 12 metres JI de 30 tonnes. C’est des accélérations, c’est la légèreté, c’est la rapidité, c’est l’exigence physique des manœuvres. Non pas qu’il n’y en a pas en 12 mètres JI mais ce ne sont pas les même. C’est un bateau avec lequel on a vraiment du plaisir à naviguer tellement il est agile, rapide, formidable. En plus, il y a trois flotteurs. Pour aller à la baille, il faut y aller fortement ! Donc c’est un bateau qui est assez exigeant techniquement, surtout pour les équipiers. En dehors de l’aspect navigation, il y a des réglages qu’il faut apprendre. C’est pour ça que l’on fait des entraînements d’ailleurs. C’est un bateau qui reste à la fois très technique et très ludique.
- Vous avez débuté avec Easy Regatta ?
Oui, c’est certain que c’est un super système. L’idée qu’a eue Vianney de mettre en place Easy Regatta est très bonne. Ça n’est pas facile de faire une démarche d’achat de bateau sans avoir vraiment navigué dessus. C’est un peu compliqué et ça n’est pas forcément compatible avec d’autres activités. Easy Regatta, c’est un bonheur total de pouvoir avoir des bateaux à disposition et de bénéficier de conseils, de coaching sur les réglages en navigation. C’est formidable d’avoir un bateau qui est mis à votre disposition au moment où vous en avez envie. C’est le rêve. Surtout un bateau de cette technicité. C’est un bateau qui reste très simple mais aussi très technique. Je n’aurais pas franchi le pas sans Easy Regatta. Clairement, je serais peut-être monté à bord d’un bateau pour voir ce que ça donnait mais je ne me serais pas inscrit au Spi Ouest France avec un Diam 24 od, c’est clair.
- En tant qu’industriel, quel regard portez-vous sur le Diam 24 od ?
Vianney m’a dit un jour qu’il s’était bien inspiré de ce que nous, on avait fait dans la planche à voile et sur d’autres supports. Dans la planche à voile, il y a longtemps eu des supports qui étaient monotypes. Je ne critiquais pas mal la monotypie à l’époque mais je suis revenu là-dessus. A partir du moment où le support est un bon support, le monotypie est quelque chose de formidable. Quand le support est fun, que l’on peut s’amuser avec dans toutes les conditions possibles, sur un spectre très large, la monotypie est formidable. Le résultat de la régate ne tient qu’à la prestation de l’équipage. Vianney, en voulant règlementer les modifications sur le bateau, nous a un peu suivi dans cette direction-là. Cela évite la course à l’armement. Je pense que c’est la solution pour remettre des gens sur l’eau. On voit bien que les grandes classes, qui se développent bien, ce sont des monotypes.
- En quoi le bateau se distingue ?
J’ai bien aimé l’approche simpliste qu’il a eue sur l’armement du bateau. La pensée qu’il a eu sur la simplicité des manœuvres, etc… C’est un bateau qui est imposant, qui a trois flotteurs et il est quand même simple à monter, simple à transporter. C’est quand même formidable d’avoir un bateau aussi performant. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la légèreté du bateau par rapport à son prix. Ca reste un bateau extrêmement performant et très léger.
- Quelles sont les clés du succès à l’international pour un bateau comme le Diam 24 od ?
Il faut deux choses. Il faut des relais locaux sinon, ça ne marche pas. Et il faut que vous arriviez à mettre en place une classe internationale qui se développe localement. Dans chaque pays, il faut un relais. Nous, on a eu la chance d’avoir Russel Couts comme commercial pour l’Open Bic en Nouvelle Zélande. Du coup, on vend plus de bateaux en Nouvelle-Zélande qu’on en vend en France ou ailleurs. Il faut construire un circuit. Il faut développer la classe, ce qui n’est pas simple.
- Quels sont les freins ?
La voile est une discipline relativement peu évolutive. Il y a une forme de conservatisme assez puissant. Les changements sont lents. Je ne porterais pas de jugement là-dessus. Sur la pratique sportive quotidienne dans les clubs, c’est très long de changer les supports. On navigue encore en 470 aux États Unis. La voile reste un sport où les supports restent sont ceux d’il y a 50 ans. Alors qu’au ski, si je vais skier avec mes skis qui ont 50 ans, je pense que les gens vont rigoler. Les supports ne sont plus adaptés et cela participe à la diminution de la participation des jeunes.
- Quel est votre objectif sur le Spi Ouest France ?
C’est l’objectif sportif du début de saison. Je ne sais pas si j’irais au-delà en Diam 24 od. L’avantage d’Easy Regatta, c’est que si on veut continuer, on continue mais on a pas la contrainte de l’achat. Le système qu’il a mis en place est idéal. Notre objectif, c’est de ramasser le moins de bouées possible. On a vu que dans certaines circonstances, on pouvait quand même s’en sortir. L’objectif, ça sera de trouver une place dans une flotte de 40 bateaux. Ça va être relativement sportif. L’objectif, c’est de s’amuser. On a aucune ambition avec le peu d’entraînements que l’on a actuellement sur ce bateau-là.