La dernière édition du Bol d’Or Mirabaud a été dantesque avec des rafales à plus de 60 nœuds et 212 bateaux contraints à l’abandon. Un seul Diam 24 od était dans la course et le skipper affirme « nous n’avons jamais eu peur ! » Témoignage.
Clément PERRETTE se définit comme un passionné plus que comme un régatier. Depuis qu’il a rejoint les rives du Lac Léman, il y a trois ans, il participe au Bol d’Or Mirabaud. Il a choisi le Diam 24 od pour pouvoir naviguer avec ses filles, mais aussi pour rester au contact – quand les conditions le permettent – des monstres de carbone du Léman. Pour sa troisième participation, il a pu vérifier la fiabilité de son sportboat multicoque dans des conditions dantesques.
« Windguru annonçait un coup de vent avec des rafales fortes, à plus de 60 nœuds. On savait que c’était une possibilité et nous avions été prévenus lors du briefing. Pas mal d’équipages ont préféré se retirer à ce moment-là. Nous sommes partis vers 10h00 avec un petit temps classique pour le lac mais on voyait que des formations nuageuses s’accumulaient sur les hauteurs. C’est en fin d’après-midi que nous avons eu le coup de vent. Il y avait un ciel impressionnant sur l’arrière et nous avons affalé les voiles dès que le front s’est approché.
Le front est arrivé très vite. La vitesse à laquelle il se déplace est impressionnante, c’est pour ça que certains n’ont pas eu le temps d’affaler. Ils pensaient qu’ils pouvaient garder leurs voiles quelques instants de plus.
En une minute, le vent est passé de 5/10 nœuds à 35/40 nœuds et ça a duré une ou deux heures, avec des rafales incroyables, sans doute à plus de 60 nœuds. Je ne pensais pas qu’un vent pareil était possible. Il y avait des vagues d’un mètre à un mètre cinquante. On ne voyait presque rien, on était entouré d’une espèce de brume et nous avons même eu de la grêle !
Pourtant, le bateau est resté parfaitement maniable, sympa à barrer en surfant les vagues grâce à la portance du mât aile. Nous faisions du grand largue afin de surfer les vagues. C’est un bateau très marin. Nous n’avons jamais eu peur et nous sommes restés en course. Nous avions prévu d’être au milieu du lac au moment de ce coup de vent afin d’avoir de l’eau à courir. C’était très impressionnant. Il y a eu deux rafales incroyables qui ont duré cinq bonnes minutes à chaque fois. Dans ces moment-là, le lac bouillonne, c’est complètement fou.
Quand le vent est descendu, il y avait des catas retournées, des fusées de détresse, c’était un feu d’artifice ! Nous avons eu un bord de portant extraordinaire. Ça nous a permis de revenir à toutes vitesse, à plus de 20 nœuds. Ce sont les conditions idéales pour ce bateau.
Malheureusement pour nous, le vent est tombé alors que nous n’étions qu’à 10/15 milles de l’arrivée. C’était la pétole complète et nous avons mis 10 heures à terminer le parcours mais nous sommes heureux d’être allés au bout et on s’est amusé.
Cette année, nous étions les seuls en Diam 24 od, je trouve pourtant que c’est un super compromis car les gens en cata se sont fait peur. Nous avons le gréement lac, ce qui permet d’avoir un bateau véloce. Il n’est pas impossible que la classe décolle sur le lac. «
Skipper : Clément PERRETTE – Equipage : Antoine COJAN et Marc SENGES – Nom du bateau : Call of the Blue – Temps de course : 1 jour, 0 heures, 6 minutes et 44 sec – 79eme en temps réel -196 classés / 212 abandons